La mémoire est au centre du travail de l’artiste coréenne Lee jinju qui compose, dans ses peintures, un univers à la fois familier et onirique.
Reprenant le mécanisme du rêve, Lee Jinju élabore une imagerie personnelle et allégorique en combinant des situations, des émotions, des objets et des lieux qu’elle puise dans ses souvenirs – ceux amers et pénibles – sans souci de cohérence ni de réalisme. Si certaines parties sont très détaillées, d’autres, en revanche, sont omises, comme l’absence de cheveux des personnages. Ses peintures semblent surgir de ces moments de demi-sommeil, à la frontière de la conscience et du rêve, quand les pensées se libèrent de toute inhibition pour accéder à une réalité supérieure aux significations multiples et souterraines.
Ses tableaux représentent des scènes de désolation peuplées de femmes dénudées, uniquement habillées de bas effectuant des gestes du quotidien dans un environnement à la fois sauvage et domestique où la frontière entre l’extérieur et l’intérieur semble avoir disparue.
Les œuvres de Lee Jinju distillent une certaine angoisse, un malaise qui évoquent les cauchemars, les souvenirs mauvais dont on voudrait se débarrasser mais qui restent tapis dans une partie de l’esprit et qui nous hantent pendant longtemps.