비와, The rain comes whenever I wish /
Les dessins à l’encre noire de Kim Daehyun (Moonassi) mettent en scène deux personnages aux silhouettes épurées et aux traits précis. Dans une chorégraphie de gestes familiers mais énigmatiques, ils évoluent dans un paysage vide et lunaire, décor silencieux de la mythologie personnelle de l’artiste/démiurge.
La répétition des dessins et la récurrence des personnages permettent à Kim Daehyun, dans une démarche à la fois ludique et cathartique, d’exprimer ses pensées et émotions profondes tout en touchant un large public. Car à l’instar de la représentation du vide dans la peinture orientale (formation initiale de Kim Daehyun), l’absence de repères dans les dessins de moonassi offre aux spectateurs un espace ouvert à une infinité d’interprétations.
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Interview
Cahier de Seoul : Que signifie Moonassi ?
KIM Daehyun : En 2006 j’ai publié un petit essai que je vendais dans un café que je fréquentais à l’époque. Le propriétaire du café m’avait surnommé « Moonassi ». Depuis c’est devenu mon surnom. À l’origine, ‘moona’ vient du mot bouddhiste moo-a (qui signifie oublier le « moi »), mais ça peut aussi signifier ‘amouna’ (qui signifie en coréen « n’importe qui »). Mon premier livre de dessin s’appelait aussi ‘amoudo’ (qui signifie « personne »).
Vous avez étudié la peinture traditionnelle. Comment est née la série moonassi?
Quand j’ai commencé à étudier la peinture traditionnelle, je ne travaillais pas beaucoup. Autour de moi, je voyais mes amis et mes professeurs peindre, mais je ne me sentais pas concerné. Avant mon diplôme final, j’ai imaginé la série moonassi en me fixant quelques règles : 1. Dessiner des sentiments que je comprends bien. 2. Dessiner ce que je que je suis capable de bien dessiner. 3. Dessiner d’une manière simple avec des matériaux simples dans un temps limité (parce qu’à ce moment-là j’avais l’intention de trouver un travail alimentaire). Dans ces conditions, j’ai commencé à dessiner sur des petits formats pendant les cours.
Avez-vous une anecdote marquante concernant Moonassi ?
Un jour, alors que mon travail commençait à devenir connu, je suis tombé sur une musique dont le titre était « moonassi ». J’étais très surpris et alors j’ai contacté le compositeur qui m’a dit qu’il s’était inspiré de mes dessins pour composer la musique d’un spectacle de danse. Ensuite, le metteur en scène m’a envoyé la vidéo. C’était une sensation trés étrange.
Parfois, des gens que je ne connais pas me parlent de mes dessins, de la manière dont ils les touchent. Je pense que mes dessins sont une sorte d’extension de moi-même capable d’agir et de communiquer à travers le monde.
Tous mes futurs dessins sont déjà prêts dans ma tête. Le dessin du mois prochain, de l’année prochaine et même ceux de 5 ans, 10ans.
Le rapport entre l’intérieur et l’extérieur est un thème récurrent dans votre travail.
Je pense que ça vient de mon caractère. Depuis l’enfance, je suis assez timide et assez obsédé par l’image que je renvoie aux autres. J’ai conscience de la limite entre mon « moi réel » et la manière dont je suis perçu par les autres. C’est sans doute pour cette raison je dessine toujours deux personnages. Le dessin est un moyen pour moi de calmer mes conflits intérieurs. Je dessine plutôt spontanément, sans vraiment réfléchir et en me basant sur des souvenirs.
Quels sont les livres, les œuvres qui vous influencent ?
Je m’intéresse beaucoup à la philosophie orientale et occidentale. Mes livres préférés sont ‘le temps et l’autre’ de Emmanuel Levinas et ‘l’évolution créatrice’ de Henri Bergson. Étrangement la peintures ne m’inspire pas beaucoup, mais j’aime bien Michael Borreman parmi les peintres contemporains.
Pourquoi n’utilisez-vous pas la couleur ?
Au départ, parce que dessiner en noir était plus simple à préparer. Mais aussi parce que je suis influencé par la peinture traditionnelle qui accorde une grande importance à la couleur noire. Mais la raison majeure est que le noir et blanc permet de représenter le plus efficacement des idées contradictoires comme ‘moi et l’autre’, ‘intérieur et extérieur’, ‘ombre et lumière’, ‘un et plusieurs’.
Que pensez-vous de Séoul ? Et quel est votre endroit préféré ?
Pour moi, Séoul ressemble à un train express, dont la destination est déjà décidée par quelqu’un. Tout le monde est fasciné par sa progression, son développement, mais à cause de cette vitesse, personne à Séoul ne prend le temps de parler des belles choses ou des choses douloureuses. Quand j’habitais à Hapjeongdong, Mapogu, j’aimais bien la rue Dang-in-ri au quartier Sangsoo. Le Rameau de montagne Jeoldooo est bien pour se promener à l’aube. Mais mon endroit préféré à Séoul, c’est chez moi, assis devant mon bureau.
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