La dichotomie entre tradition et modernité dans la culture coréenne est un thème souvent abordé par la jeune génération d’artistes coréens qui reconnaissent la richesse et la singularité de leur patrimoine mais manifestent en meme temps, le désir d’avancer, de modifier l’avenir. L’un des moyens souvent utilisé est la reconstruction, à partir de concepts anciens, de choses nouvelles.
Dans sa série Translated vase, l’artiste coréenne Yee Sookyung (née en 1963) recycle des morceaux de céramiques et de porcelaines traditionnelles coréennes qu’elle recompose pour construire de nouvelles formes hybrides. Les différents fragments sont assemblés avec de l’or – méthode de réparation ancestrale qui s’inspire de la technique japonaise kintsugi – qui rajoute au raffinement de la céramique, l’idée de valeur et de qualité. Plutôt que de masquer les fissures et les brisures, elle les met en évidence, illustrant une philosophie profonde : la beauté ne réside pas dans la perfection, mais dans les imperfections et les cicatrices qui racontent une histoire. Le résultat, entre figure déformée et sculpture élégante se veut l’expression de l’identité culturelle coréenne.
@cahier de Séoul