« Il n’y a rien dans cette chambre. »
« Je préfère, cela m’apaise. »
Pendant tout mon séjour à Andong, ce dialogue d’un roman lu dans le bus me trotte dans la tête. C’est une scène banale mais qui m’évoque l’image des maisons traditionnelles Hanok : une chambre vide et calme prolongée par une vieille terrasse en bois qui conduit le regard vers le jardin arrière. Dès que l’on essaie de placer des meubles dans ce genre d’espace, le paysage est tout de suite caché. À la campagne, on entretient ce vide. Plutôt que de le remplir, on s’allonge dessus. A l’inverse du jardin principal consacré à la famille – donc animé -, le jardin arrière est plutôt propice à la contemplation. Par cette ouverture, le vent frais d’automne s’y engouffre et fait voler les grandes feuilles de tarot. J’imagine pendant un long moment cette scène paisible.
Patrimoine mondiale de l’Unesco, Le village Hahoe à Andong est célèbre pour son paysage et son architecture folklorique. Organisé selon des principes géomantiques, le village à la forme d’une fleur de lotus.
Littéralement « Village enveloppé d’eau », Hahoe puise son nom de la rivière Nakdong qui dessine une longue courbe autour du village. Quelques petits bateaux voguent doucement sur la surface de l’eau peu profonde, se faufilant entre le village et les montagnes. Au loin, des vieux sapins hérissent l’horizon.