Fondée en 2009, la marque de design Hyang combine la finesse des tissus traditionnels avec la robustesse des techniques de fabrication artisanale pour concevoir des produits à la fois beaux et adaptés à la vie quotidienne.
Hyang est composé de 5 femmes aux origines et aux parcours différents : Ahn Hyunmi (journaliste), Kim Insook (artiste/photographe), Mori Miyako (graphiste), Ji Yeongeun (designer de hanbok), Ahn Byungim (designer de hanbok).
Quelle est la philosophie de Hyang ?
Hyang signifie « résonner » en chinois. Nous souhaitons créer des objets à la fois beaux et pratiques dans lesquels se reflètent notre personnalité.
Tous nos produits sont fabriqués à la main, ainsi chaque objet est unique comme une œuvre d’art.
Comment est né le projet ?
Nous sommes 5 femmes d’âges et d’origines différents (Corée du Sud, Corée du Nord et Japon).
C’est notre intérêt pour l’artisanat et le textile qui nous a rapproché et en 2009, nous avons décidé de créer hyang craft project. Chacune de nous a une expérience différente de la vie et nous nous servons cette diversité comme moteur dans la création.
Vos produits ont des couleurs coréennes très marquées. D’où vient votre intérêt pour les couleurs et les tissus traditionnels coréens ?
Kim Insook – J’ai grandi au Japon parmi la diaspora coréenne et je portais un Hanbok pour aller au collège et au lycée. Ensuite, quand j’ai fait des études de mode, j’ai conçu, pour mon diplôme, un Hanbok avec du tissu que j’avais fait et teint moi-même. Plus tard, je suis venue vivre en Corée pour apprendre les techniques de couture coréenne. C’était la première fois que je venais en Corée.
Maintenant je suis artiste photographe et je travaille sur le thème de « l’entre-deux ». Comme je souhaitais également trouver des moyens d’expression plus intégrés dans la vie quotidienne, j’ai proposé l’idée du « hyang craft project ».
Ahn Hyunmi – Avant je travaillais en tant que journaliste pour un magazine japonais (SUKKARA) qui traitait de la culture coréenne. Un jour, je me suis occupée d’un dossier consacré au Hanbok et j’ai interviewé des designers comme Lee Yeonghee, Kim Yongsoeck et Bae Youngjin. Alors que j’avais gardé une image ancienne et démodée du hanbok, cette expérience m’a permis de le redécouvrir comme un objet beau et raffiné.
L’une des caractéristiques du Hanbok est sa palette somptueuse de couleurs. J’aime beaucoup le « Obangsek » qui utilise les 5 couleurs cardinales (rouge, bleu, jaune, blanc et noir qui symbolisent aussi les 5 éléments). Ces couleurs ne sont pas simplement belles, mais possèdent une signification. Elles protègent des malheurs.
Mori Miyako : Je suis japonaise mais ma mère est coréenne. Elle a vécu à Séoul avant de vivre au Japon. Chaque année ma grand-mère maternelle qui était restée en Corée nous envoyait de la nourriture et des objets : une cuillère gravée de nos noms, un Hanbok pour mon petit frère et des ‘Norigae’ (pendentifs traditionnels) que l’on accrochait aux armoires. À cette époque je ne faisais pas vraiment attention à ces objets, puis plus tard, leurs couleurs ont commencé à me fasciner.
Comment vous est venue l’idée d’utiliser la cuillère comme un accessoire décoratif ?
Un jour, en me promenant dans une brocante, je suis tombé sur une cuillère de l’époque Chosun. La tête était ronde et le manche très fin. Son design m’a tout de suite plu, car sa forme était très simple. En Corée, on utilise beaucoup les cuillères (plus qu’au Japon ou en Chine) alors je pense que c’est un objet qui représente bien la culture coréenne.
Puis une autre fois, je suis allée chez un ami qui avait accroché une cuillère, comme décoration, sur son armoire. Ça m’a paru beau. C’est comme ça qu’est née l’idée d’utiliser la cuillère comme un objet de design.
Quels sont vos projets pour le futur ?
Quand j’étais journaliste à SUKKARA, j’ai souvent voyagé à la campagne pour interviewer des artisans. J’ai découvert beaucoup d’objets fabriqués selon des techniques traditionnelles mais méconnus de la plupart des gens. Comme beaucoup d’artisans sont âgés et que la jeune génération ne veut pas perpétuer les techniques traditionnelles, ces objets risquent de disparaître.
Je voudrais monter un projet avec ces artisans pour faire connaître au monde les objets artisanaux et promouvoir la culture régionale.
Cette année, à Seocheon nous avons rencontré un artisan de 80 ans qui utilise la paille. Nous sommes en train de travailler avec lui et on va sans doute le présenter au printemps ou l’été prochain.
Tous les membres de Hyang aiment le vintage et nous utilisons beaucoup le tissu de Hanbok des années 70-80 pour créer nos objets d’art. Nous voyageons régulièrement pour chercher les tissus de Hanbok dans les différentes régions.
Quel regard portez-vous sur Séoul ?
Kim Insook : Séoul est une ville très dynamique. J’aime bien me promener dans les anciens palais où l’on retrouve la nature en plein milieu de la ville. J’aime aussi beaucoup les marchés traditionnels.
Ahn Hyungmi : C’est une ville vivante et conviviale, mais qui change très rapidement. J’aime bien le quartier Sajikdong et le quartier de Yeongdeungpo-gu. Il y reste encore l’ambiance de Séoul des années 70, 80.
Mori Miyako : Je pense que les marchés sont des endroits importants et très intéressants, car on peut y rencontrer des gens de cultures et de milieux différents
Le sac réversible est l’un des premiers objets fabriqué hyang.
La photographe Kiminsuk et la graphiste Mayako portaient toujours du matériel lourd pour leur travail. Elles ont alors conçu un sac qui soit à la fois beau et solide.
Le tissu vert que l’on voit dans la photo, est un tissu fabriqué au Japon dans les années 60. Le tissu orange a été fabriqué dans les années 80 en Corée pour les Hanboks.
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