Savoir d’où l’on vient pour comprendre qui l’on est. La question de l’identité est au cœur du travail de la photographe coréenne Kim Insook, née à Osaka au Japon en 1978, qui a fait de son histoire personnelle le terreau de sa démarche artistique.
Kim Insook est une zainichi, c’est-à-dire, qu’elle est issue de la communauté coréenne immigrée au Japon depuis 3 générations. Pour cette minorité – en équilibre entre deux cultures – la question de l’identité est d’autant plus délicate que le Japon a pendant longtemps nié la diversité ethnique.
En 1910, lors de l’annexion de la Corée par le Japon, le gouvernement nippon oblige les Coréens à abandonner leur langue et leur culture pour adopter les siennes. Malgré l’interdiction, les Coréens construisent – avec le soutien de la Corée du Nord – des écoles coréennes (les « Woori Hakgyo ») afin de conserver et perpétuer leur patrimoine. Lieux de résistance identitaire, ces écoles – marquées par l’idéologie nord-coréenne – ont été pendant longtemps les seuls endroits au Japon ou les jeunes immigrés coréens pouvaient y découvrir leur histoire et pratiquer leur culture d’origine.
C’est dans ce contexte qu’a grandi Kim Insook qui a fréquenté l’une de ces écoles du primaire jusqu’au lycée.
sweet hours 2001-20012
À la frontière de la démarche sociologique et introspective, les photographies de Kim Insook se focalisent sur les Coréens Zainichi au Japon. Dans la série « Sweet hours », elle suit dans le quotidien d’élèves d’une école nord-coréenne Woori Hakgyo tandis que dans la série SAIESEO, elle fait le portrait de familles coréennes installées au Japon.
Pour Kim Insook, la photographie est un moyen de connexion – connecter les générations, les cultures, les pays, les idéologies, les gens – mais qui permet surtout de cristalliser le temps, les choses et les souvenirs. Photographier pous témoigner et ne pas oublier.
BETWEEN, 사이에서
CONTINUOUS WAY, 소년이 소년들에게