L’œuvre de l’artiste coréen Seo Young Deok engage une réflexion sur la condition de l’homme moderne à l’époque industrielle. Le message est d’autant plus fort que l’idée est simple et sa réalisation, parfaitement maitrisé.
Dystopia
Dans l’exposition Dystopia, Seo Young Deok dispose ses sculptures dans diverses positions : couchées à même le sol, debouts sur des socles, et d’autres accrochées au mur. A première vue, ces corps humains évoquent, par leur nudité et leur réalisme, des statuts classiques mais en s’approchant, on s’aperçoit rapidement que les sculptures ne sont pas comme d’habitude moulées ou sculptées mais fabriquées à partir de milliers de chaînes métalliques que l’artiste a minutieusement reliées entre elles. Le choix de ce matériau, sombre et froid qui se répète à l’infini dans un motif tortueux est une métaphore du monde industrialisé et manufacturé qui ne se contente plus d’entraver le corps mais d’en constituer la chair.
Les sculptures des corps souvent inachevées comme amputés et blessés traduisent la souffrance, l’angoisse et la perte d’identité de la jeune génération. Les visages monumentaux posés sur le sol, portraits dénués d’expression catalysent un sentiment d’horreur inconnu.
Seo Young Deok est un artiste coréen diplômé en sculpture environnementale de l’université de Seoul.