Né en 1933 dans une famille aisée à Gaesung dans la province de Gyeonggi, Han Youngsoo passe une enfance paisible durant laquelle il apprend le dessin, la peinture tout en pratiquant la photographie comme loisir. La tranquillité cesse brutalement quand la guerre éclate en 1950 : en âge d’être soldat, Han Youngsoo est envoyé combattre au front. A la fin du conflit, en 1953, Han Youngsoo retourne à Seoul où il trouve une ville dévastée et appauvrie. Il débute alors une carrière de photographe dans laquelle il se distingue rapidement par son approche humaniste, ses compositions picturales et son sens du timing. Témoin de la profonde transformation de Séoul – aussi bien économique, sociale et architecturale -, Han Youngsoo se consacre, de 1956 à 1963, à documenter la vie quotidienne des habitants pendant cette période de reconstruction. Il s’intéresse à l’exploration de la culture urbaine qui se modernise rapidement, emportant dans son sillon les hommes et les femmes obligés de s’adapter pour ne pas se laisser distancer.
En 1966, Han fonde son propre studio de photo et se spécialise dans la photographie de publicité et de mode.
En 1987, il publie une grande sélection de ses photographies de Seoul d’après guerre dans le recueil Korean Lives After the War, 1956–1960. Empruntes d’une poésie proche du surréalisme, ses photographies témoignent du bouleversement qu’a traversé les coréens durant cette période. Après sa mort en 1999, sa fille Han Sunjung crée la Fondation Han Youngsoo pour préserver ses archives et promouvoir la reconnaissance de ses réalisations.