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La danse traditionnelle coréenne

La danse traditionnelle coréenne, connue sous le nom de « chum » en coréen, est un art millénaire qui puise ses racines dans l’histoire et la culture riches de la péninsule coréenne. C’est un art dynamique qui exprime les sentiments, les coutumes et les valeurs du peuple coréen à travers le mouvement gracieux du corps, la musique envoûtante et les costumes colorés. Cette forme d’expression artistique a évolué au fil des siècles, mais conserve toujours son essence et sa signification profonde.

Histoire et Origines

La danse en Corée remonte à la préhistoire, où elle était principalement liée aux rituels chamaniques. Les premières mentions écrites de la danse coréenne se trouvent dans les archives chinoises qui décrivent les pratiques des anciens royaumes coréens comme Goguryeo, Baekje, et Silla. Ces textes soulignent des danses rituelles et guerrières, souvent accompagnées de musique, destinées à invoquer les esprits ou à célébrer des victoires militaires.

Influence Bouddhiste

Avec l’arrivée du bouddhisme au 4ème siècle, la danse coréenne a commencé à évoluer en formes plus structurées, utilisées dans les rites bouddhistes pour apaiser les esprits et honorer la nature. Le bouddhisme a introduit non seulement une nouvelle spiritualité mais aussi des éléments esthétiques influents, tels que l’usage de la soie dans les costumes de danse et l’incorporation de thèmes symboliques dans les chorégraphies.

La Cour Royale et ses « Jeongjae »

Durant les périodes des Trois Royaumes et suivantes, chaque cour royale développa des formes de danse distinctes appelées « Jeongjae » (danse de cour). Ces danses étaient extrêmement codifiées et servaient à illustrer la magnificence de la cour et à divertir la royauté ainsi que les dignitaires étrangers. Les « Jeongjae » comprenaient des danses comme le « Buchaechum » (danse de l’éventail) et le « Jinju geommu » (danse de l’épée de Jinju), qui sont toujours pratiquées et respectées aujourd’hui.

La Danse Folklorique et la Période Joseon

À l’époque de la dynastie Joseon (1392-1910), la danse a pris une tournure plus folklorique. La musique et la danse étaient des aspects importants des festivités et des célébrations populaires, telles que les mariages et les fêtes de village. Des danses comme la « Talchum » (masque dance) et la « Ganggangsullae » (danse en cercle sous la pleine lune) reflètent la vie et les valeurs des habitants ordinaires de cette époque.

Styles et Caractéristiques

La danse traditionnelle coréenne se décline en divers styles, chacun avec ses propres caractéristiques distinctives. Voici quelques-uns des styles les plus représentatifs :

1. Jeongjae (Danses de cour)

Les Jeongjae sont des danses de cour élaborées et raffinées qui étaient performées pour divertir la royauté et les invités de marque. Elles sont hautement stylisées et accompagnées de musique de cour traditionnelle. Voici quelques exemples :

    • Buchaechum (Danse de l’éventail) : Une danse exécutée par un groupe de femmes utilisant de grands éventails peints. Elle est caractérisée par des formations et des mouvements qui imitent des images de la nature, comme des fleurs en bloom ou des vagues de la mer.
    • Ganggangsullae : Une danse folklorique pratiquée principalement par des femmes, formant un cercle en chantant sous la pleine lune. Elle était traditionnellement exécutée pendant la fête des récoltes pour encourager une bonne récolte l’année suivante.
    • Jinju geommu (Danse de l’épée de Jinju) : Une danse solo qui intègre l’utilisation d’une épée, montrant des mouvements qui simulent le combat, interprétée surtout par des femmes.

2. Talchum (Danse des masques)

Les Talchum sont des danses de masques qui incluent souvent des dialogues et des chants, et qui racontent des histoires ou critiquent la société. Ces danses sont ancrées dans les traditions folkloriques et permettent aux danseurs de représenter des personnages variés, souvent en satirisant les défauts humains :

    • Hahoe Byeolsingut Talnori : Célèbre danse de masque originaire du village de Hahoe qui présente un drame satirique avec des masques expressifs, moquant les aristocrates et les moines bouddhistes.
    • Bongsan Talchum : Autre forme de danse masquée qui critique les normes sociales et offre une échappatoire théâtrale aux frustrations populaires.

3. Salpuri (Danse de purification)

Le Salpuri est une danse solo destinée à expulser les mauvais esprits. Avec un mouchoir blanc comme accessoire principal, le danseur ou la danseuse exécute des mouvements qui symbolisent la libération des peines et des malheurs.

4. Seungmu (Danse du moine)

La Seungmu est une danse monastique, exécutée initialement par les moines. Elle est caractérisée par ses mouvements fluides et ses rythmes complexes, souvent accompagnée par le son du tambour. Le costume, un long habit avec de larges manches, ajoute à la dramaturgie visuelle de cette danse.

5. Pansori (Opéra coréen traditionnel)

Bien que le Pansori soit principalement un genre musical narratif, il intègre des éléments de danse qui accompagnent le chant lyrique et épique du soliste. Le danseur exprime l’histoire racontée par le chanteur à travers des gestes symboliques et dramatiques.

Importance Culturelle et Transmission

La danse traditionnelle coréenne occupe une place importante dans la culture coréenne, étant considérée comme un moyen de préserver l’identité nationale et de transmettre les valeurs traditionnelles aux générations futures. Elle est enseignée dans les écoles, les institutions culturelles et les centres communautaires, où les jeunes apprennent les techniques et les récits qui sous-tendent cet art ancestral.

Résonance Contemporaine

Bien que la danse traditionnelle coréenne soit ancrée dans le passé, elle continue de susciter un vif intérêt et d’inspirer de nouvelles générations d’artistes. De nombreux chorégraphes contemporains s’inspirent des formes et des thèmes de la danse traditionnelle pour créer des œuvres innovantes qui fusionnent le passé et le présent.

Adaptation Culturelle et Modernisation

Depuis la fin de la dynastie Joseon et tout au long du 20ème siècle, la Corée a connu d’importantes transformations socio-politiques qui ont influencé tous les aspects de la culture coréenne, y compris la danse. Après la guerre de Corée, et particulièrement durant la période de modernisation rapide des années 1960 aux années 1990, la danse traditionnelle a dû trouver sa place dans une société en mutation.

Les écoles et les universités ont commencé à offrir des programmes dédiés à la danse traditionnelle, formant ainsi des générations de danseurs professionnels qui non seulement maîtrisent les techniques anciennes, mais les adaptent aussi aux goûts contemporains. Des troupes de danse comme la « Korean National Dance Company » ont été établies pour promouvoir ces arts à un niveau professionnel et international.

Influence Internationale et Collaboration

À l’ère de la globalisation, la danse traditionnelle coréenne n’a pas été isolée des influences internationales. Les échanges culturels, facilités par les festivals internationaux de danse et les collaborations transnationales, ont introduit des éléments de ballet, de danse contemporaine et d’autres formes artistiques dans le répertoire des danseurs coréens. Ces influences ont aidé à créer des œuvres hybrides qui restent fidèles à l’esprit de la danse traditionnelle tout en explorant de nouvelles esthétiques et idées.

Innovations et Nouveaux Genres

Les chorégraphes coréens modernes ne se contentent pas de reproduire les anciennes danses; ils les réinventent. Par exemple, des œuvres comme « Simcheong » et « The Rite of Spring » par la célèbre chorégraphe Ahn Eun-me, sont des reinterpretations modernes de thèmes traditionnels, utilisant la danse pour raconter des histoires coréennes à travers un langage contemporain et innovateur. Ces œuvres montrent que la danse traditionnelle coréenne n’est pas statique; elle est dynamique et en constante évolution.

Préservation et Éducation

En dépit de son évolution et de sa modernisation, la préservation de la forme traditionnelle est toujours une priorité. Des institutions comme le « National Gugak Center » et diverses académies de danse traditionnelle à travers la Corée du Sud s’efforcent de maintenir les techniques classiques et de les transmettre aux nouvelles générations. Ces efforts de préservation sont cruciaux pour maintenir la connexion avec le passé culturel de la Corée, tout en permettant aux traditions de s’adapter et de prospérer dans le futur.

La Danse Traditionnelle dans la Culture Populaire

La danse traditionnelle coréenne a également trouvé sa place dans la culture populaire, notamment dans le cinéma, la musique pop, et même les dramas télévisés. Des éléments de danse sont souvent incorporés dans les performances de K-pop, où l’esthétique visuelle et la théâtralité des danses traditionnelles enrichissent les chorégraphies modernes. Ce phénomène aide à introduire la danse traditionnelle à un public global et jeune, augmentant ainsi sa reconnaissance et sa valeur culturelle à l’échelle mondiale.

Conclusion

La danse traditionnelle coréenne est bien plus qu’une simple forme de divertissement ; c’est un reflet de l’âme et de l’esprit du peuple coréen. À travers ses mouvements gracieux, sa musique envoûtante et ses costumes somptueux, elle incarne l’histoire, la culture et l’identité de la Corée. En préservant et en célébrant cet art ancien, les Coréens continuent de perpétuer un héritage précieux qui enrichit le tissu culturel mondial.