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Le hanok, caractéristiques et architecture

Les hanoks incarnent l’essence même de l’architecture traditionnelle coréenne, se distinguant par leur conception unique et leur profonde signification culturelle. Ces habitations séculaires ne sont pas seulement des structures résidentielles mais des représentations vivantes d’une philosophie qui valorise l’harmonie avec la nature et l’ingéniosité architecturale.

Les hanoks remontent à la période des Trois Royaumes de Corée (37 av. J.-C. – 668 apr. J.-C.), période durant laquelle les principes fondamentaux de leur conception ont été établis. Ces principes étaient largement influencés par le confucianisme et le taoïsme, mettant l’accent sur l’harmonie entre l’homme et la nature. Au fil des siècles, les hanoks ont évolué, mais leur essence est restée ancrée dans ces principes traditionnels.

Caractéristiques du Hanok

L’Harmonie avec la nature

L’emplacement et l’orientation des hanoks sont soigneusement choisis pour refléter le principe du Pungsu-jiri, la géomancie coréenne, qui vise à harmoniser la structure avec son environnement. Orientés principalement au sud, les hanoks tirent parti de la lumière solaire et de la chaleur, minimisant l’exposition directe au soleil durant les mois d’été tout en captant sa chaleur réconfortante en hiver.

La construction d’un hanok fait appel à une variété de matériaux naturels, chacun choisi pour ses propriétés uniques. Le bois, utilisé dans le cadre structurel, est apprécié pour sa durabilité et sa capacité à « respirer ». Les murs, faits d’un mélange de terre et de paille, offrent une isolation efficace, tandis que la pierre est utilisée pour les fondations et le système de chauffage par le sol, connu sous le nom d’ondol. Le papier hanji recouvre fenêtres et portes, filtrant la lumière naturelle et préservant l’intimité des habitants.

L’Ondol: une révolution en matière de chauffage

Le système de chauffage par le sol, l’ondol, est une caractéristique remarquable des hanoks, démontrant l’ingéniosité des anciens Coréens face au défi du confort domestique. Le ondol fonctionne par la circulation de la fumée chaude provenant d’un feu de bois extérieur à travers des conduits en pierre situés sous le plancher de la maison. Ce plancher est fait de pierres plates recouvertes de couches de terre argileuse, qui accumulent la chaleur avant de la diffuser lentement dans l’espace de vie, garantissant ainsi une chaleur douce et constante. L’air chaud s’échappe ensuite par une cheminée à l’opposé de l’entrée, assurant une circulation efficace et une évacuation des fumées.

Le ondol utilise des matériaux naturels et une source de chaleur externe, minimisant l’impact sur l’environnement tout en maximisant le confort intérieur. De plus, cette méthode de chauffage permet une distribution homogène de la chaleur, rendant les espaces de vie confortables sans surchauffer l’air, ce qui est bénéfique pour la santé respiratoire.

La courbure esthétique et fonctionnelle du toit

Les toits des hanoks, avec leurs lignes gracieusement courbées qui semblent danser au rythme des paysages coréens, ne sont pas seulement esthétiques ; ils sont aussi le fruit d’une conception ingénieuse adaptée aux conditions climatiques locales et aux principes de l’harmonie avec la nature, caractéristiques de la culture coréenne.

La forme caractéristique du toit, s’élevant doucement aux extrémités, permet de protéger les habitations des fortes pluies estivales tout en offrant une ombre bienvenue lors des chaudes journées d’été. Cette courbure n’est pas uniforme ; elle varie en fonction de la région, reflétant une adaptation aux divers climats de la péninsule coréenne. Les matériaux utilisés, tels que les tuiles de terre cuite ou les chaumes, jouent également un rôle crucial dans l’isolation thermique de la maison, gardant l’intérieur frais en été et chaud en hiver.

Le choix des matériaux pour les toits des hanoks est également empreint de la philosophie coréenne, qui privilégie l’utilisation de ressources naturelles et locales. Les tuiles en terre cuite, par exemple, sont fabriquées à partir de l’argile, tandis que les toits de chaume sont constitués de paille ou de roseaux, tous sélectionnés pour leur disponibilité locale et leur impact environnemental réduit. Ces matériaux ne se contentent pas d’isoler ; ils permettent également aux hanoks de « respirer », contribuant ainsi à un environnement intérieur sain.

En outre, la conception des toits des hanoks reflète le souci de l’esthétique et de l’harmonie visuelle. La douce inclinaison et la courbure des toits s’intègrent naturellement dans le paysage, qu’ils soient nichés dans les vallées montagneuses, dispersés le long des rivières ou regroupés dans des villages historiques. Cette intégration visuelle est un témoignage de la philosophie coréenne du « geonchuk », qui cherche à créer une architecture en harmonie avec son environnement.

Une disposition intérieure pensée pour la vie familiale

Chaque élément, de la disposition des pièces à l’utilisation de matériaux naturels, est pensé pour créer un espace de vie qui favorise la tranquillité et le bien-être.

Les zones destinées à recevoir les visiteurs, comme le sarangchae (le salon), sont souvent situées à l’avant de la maison, tandis que les espaces privés, tels que l’anchae (la zone résidentielle familiale), sont situés à l’arrière. Cette disposition assure à la fois l’intimité des résidents et une hospitalité chaleureuse pour les invités.

Le madang, ou cour intérieure, est un autre élément essentiel de l’architecture intérieure du hanok. Cet espace ouvert permet non seulement une circulation naturelle de l’air et de la lumière, mais sert également de lieu de rassemblement pour la famille, créant un lien direct avec la nature. Le madang incarne la philosophie coréenne qui valorise la coexistence harmonieuse avec l’environnement naturel, offrant un sanctuaire paisible loin de l’agitation de la vie moderne.

Les matériaux utilisés à l’intérieur du hanok sont choisis pour leurs qualités naturelles et leur capacité à créer une ambiance sereine. Les sols en bois, les murs en papier hanji (un papier traditionnel coréen fabriqué à partir de mûriers) et les portes coulissantes en bois contribuent à réguler l’humidité et la température, tout en offrant une esthétique épurée et apaisante. Le hanji, en particulier, joue un rôle crucial dans la filtration de la lumière naturelle, créant une atmosphère douce et accueillante.

L’aménagement intérieur d’un hanok met également l’accent sur la flexibilité et l’efficacité de l’espace. Les pièces peuvent facilement changer de fonction selon les besoins : une salle à manger le jour peut se transformer en chambre à coucher la nuit grâce à l’utilisation de paravents et de matelas pliables, maximisant ainsi l’utilisation de chaque espace.

Dans un hanok, chaque détail, de la disposition des pièces à la sélection des matériaux, est pensé pour promouvoir un mode de vie qui respecte l’équilibre entre les besoins humains et la nature. Cet héritage architectural offre des leçons précieuses sur la manière de vivre de manière plus consciente et durable, des principes de plus en plus pertinents dans notre monde contemporain.

Jangdokdae: un espace de fermentation traditionnel

Typiquement situé à l’extérieur des hanoks, le jangdokdae est une plateforme ou un espace au sol sur lequel sont alignés des pots en terre cuite, appelés jangdok. Ces pots sont utilisés pour fermenter et stocker une variété de condiments et de sauces essentiels à la cuisine coréenne, tels que le kimchi, le doenjang (pâte de soja fermentée), le gochujang (pâte de piment fermentée) et le ganjang (sauce de soja).

La pratique de la fermentation, au cœur de l’alimentation coréenne, trouve dans le jangdokdae non seulement un lieu physique de réalisation mais aussi un symbole de la transmission des traditions de génération en génération. Chaque pot, avec sa propre histoire et son contenu unique, représente une part de l’identité culinaire de la famille. La disposition des pots sur le jangdokdae, ainsi que leur entretien, reflètent le soin et l’attention portés à la préparation des aliments, considérés comme une forme d’art et une expression de l’amour familial.

La position extérieure du jangdokdae permet aux condiments de fermenter à la température idéale tout au long de l’année, bénéficiant des variations saisonnières qui contribuent au développement de saveurs complexes et profondes. Cette méthode de conservation naturelle met en évidence la relation intime entre la cuisine coréenne et les rythmes de la nature, une caractéristique fondamentale de la pensée coréenne qui valorise l’harmonie entre l’homme et son environnement.

Au-delà de son rôle pratique, le jangdokdae occupe une place de choix dans l’esthétique des espaces de vie coréens. La vue des pots en terre cuite alignés sous le soleil ou couverts de neige évoque une image poétique de la vie rurale coréenne, rappelant l’importance de la simplicité, de la durabilité et de la communion avec la nature. Cette image a souvent inspiré artistes et écrivains, devenant un motif récurrent dans la peinture et la littérature coréennes.

Aujourd’hui, malgré la modernisation et l’urbanisation rapides, le jangdokdae reste un symbole puissant de la continuité culturelle et de la résilience des traditions coréennes. Dans certaines maisons, il continue de jouer son rôle ancestral, tandis que dans d’autres, il est réinterprété de manière moderne, témoignant de la capacité de la culture coréenne à adapter et à préserver ses traditions dans un monde en constante évolution.

Les Hanoks dans la Corée moderne

Malgré la modernisation rapide de la Corée du Sud, l’intérêt pour les hanoks a connu un renouveau significatif. Dans des villes comme Séoul, des quartiers entiers de hanoks, tels que Bukchon Hanok Village, ont été préservés et restaurés. Ces efforts ne visent pas seulement à conserver l’héritage culturel, mais également à intégrer les principes de durabilité des hanoks dans l’architecture moderne. De plus en plus, les hanoks sont adaptés pour répondre aux besoins contemporains, alliant tradition et modernité.

Les hanoks sont bien plus que de simples habitations; ils sont le reflet d’une profonde compréhension de la nature et de l’humanité, une philosophie qui transcende le temps. Dans un monde en quête de durabilité et d’harmonie avec l’environnement, les leçons offertes par les hanoks n’ont jamais été aussi pertinentes. En préservant ces trésors nationaux, la Corée ne conserve pas seulement son passé; elle offre également une vision pour un avenir plus durable.