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La litterature coréenne

La littérature coréenne, riche et variée, reflète l’histoire complexe et les transformations sociétales de la Corée à travers les âges. De ses origines jusqu’à l’ère contemporaine, elle s’est développée en embrassant à la fois les traditions et les influences étrangères, tout en faisant face à des périodes de turbulence et de changement. Cet article explore l’histoire de la littérature coréenne, ses thèmes récurrents, genres littéraires, et met en lumière quelques-uns de ses auteurs les plus emblématiques.

Histoire

L’histoire de la littérature coréenne peut être divisée en plusieurs périodes clés :

Les origines et la période classique

Les racines de la littérature coréenne remontent aux mythes fondateurs et aux chants chamaniques de l’ancien royaume de Gojoseon (environ 2333 av. J.-C. à 108 av. J.-C.). Ces récits oraux, imprégnés de spiritualité et de la connexion de l’homme avec la nature, posent les premières pierres de la tradition littéraire coréenne.

Avec l’adoption du bouddhisme comme religion d’État dans les royaumes de Goguryeo, Baekje, et Silla, la littérature se développe autour des textes religieux, des hymnes, et des biographies de saints. Le sijo, une forme de poésie lyrique, et le gasa, une forme de poésie narrative, émergent durant la période Goryeo (918–1392) et se perpétuent sous la dynastie Joseon (1392–1897). Ces formes poétiques explorent les thèmes de l’amour, de la nature, et de la réflexion philosophique.

L’Influence confucéenne et le hangul

Sous la dynastie Joseon, le confucianisme devient le courant philosophique et éthique dominant, influençant profondément la littérature de l’époque. Les œuvres littéraires se concentrent alors sur les valeurs morales, l’ordre social, et l’harmonie familiale.

L’invention de l’alphabet coréen, le Hangul, par le roi Sejong le Grand en 1443, marque un tournant décisif. Cette innovation rend l’écriture et la lecture accessibles à un public plus large, favorisant l’émergence d’une littérature populaire et la documentation des histoires et des chansons folkloriques.

Période moderne et occupation japonaise

La fin du 19e siècle et le début du 20e siècle voient l’introduction des idées occidentales et la modernisation de la Corée. La littérature explore des genres nouveaux comme le roman et la nouvelle, s’ouvrant à des thèmes sociaux, politiques, et personnels plus diversifiés.

L’occupation japonaise de la Corée (1910–1945) est une période de répression culturelle mais aussi de résistance à travers la littérature. Les auteurs coréens utilisent leur plume pour exprimer leur désir d’indépendance et leur identité nationale, malgré la censure et les restrictions imposées par les occupants.

Après la libération jusqu’à l’Ère contemporaine

La libération de la Corée en 1945 et la guerre de Corée (1950–1953) ont laissé des cicatrices profondes, thèmes récurrents dans la littérature des décennies suivantes. La division de la Corée en deux États distincts a également conduit à des développements littéraires divergents dans le Nord et le Sud.

Dans la Corée du Sud contemporaine, la littérature continue de se diversifier, abordant des questions telles que l’identité nationale, la modernisation, les conflits intergénérationnels, et les défis sociaux dans un monde globalisé. Les auteurs coréens gagnent en reconnaissance internationale, leurs œuvres étant traduites dans de nombreuses langues.

Thèmes

La littérature coréenne aborde une vaste gamme de thèmes, parmi lesquels :

  • Identité et tradition : La tension entre la modernisation et le maintien des traditions ancestrales est un thème central, reflétant les changements sociaux rapides en Corée. (A lire : « Le Poète » de Yi Mun-yol)
  • Conflit et division : La division de la Corée en Nord et Sud, ainsi que les répercussions de la guerre de Corée, sont des thèmes récurrents, souvent traités avec une profondeur émotionnelle et politique. (A lire : « Human Acts » de Han Kang)
  • Famille et relations interpersonnelles : Les dynamiques familiales complexes et les relations entre individus dans le contexte d’une société en mutation rapide sont fréquemment explorées. (A lire : « Prends soin de maman » de Shin Kyung-sook)
  • Aliénation et solitude : L’isolement des individus face aux défis de la vie moderne et urbaine est un sujet récurrent, souvent lié à la critique de la société de consommation. (A lire : « I Have the Right to Destroy Myself » de Kim Young-ha)
  • Résistance et réforme : De nombreux auteurs abordent des questions de justice sociale, de droits de l’homme et de réforme politique, reflétant les luttes démocratiques de la Corée. (A lire : « The Dwarf » de Cho Se-hui)

Genres

La littérature coréenne embrasse divers genres :

  • Polar et Thriller : La littérature policière et les thrillers coréens se distinguent par leur capacité à mêler tension narrative et critique sociale. Un exemple emblématique est « The Good Son » de Jeong You-jeong, un thriller psychologique profond qui explore les abîmes de l’esprit humain à travers le récit d’un jeune homme se réveillant à côté de sa mère assassinée, sans aucun souvenir de la nuit précédente.
  • Science-fiction et Fantastique : « I’m Waiting for You » de Kim Bo-Young est un recueil de nouvelles de science-fiction qui explore des thèmes comme l’amour, l’attente et la séparation à travers des scénarios futuristes et interstellaires, montrant la diversité et la richesse de l’imagination des auteurs coréens dans ces genres.
  • Roman Policier : « The Investigation » de Lee Jung-myung est un roman policier historique qui se déroule dans une prison de Séoul pendant la Seconde Guerre mondiale, entremêlant poésie et enquête criminelle pour dévoiler une histoire captivante d’espoir et d’humanité.
  • Horreur : « The Vegetarian » de Han Kang, bien que souvent catégorisé dans la littérature contemporaine, peut également être vu sous l’angle de l’horreur psychologique, traitant de la désintégration psychique d’une femme en refusant de conformer aux normes sociales, y compris celles alimentaires.

Auteurs notables

Écrivains Classiques

Yi Seong-gye (1335–1408) : Fondateur de la dynastie Joseon, attribué à la promotion de la littérature et de l’art.

Choe Chiwon (857–10e siècle) : Figure éminente de la littérature en prose et en poésie de la période Silla tardive.

Écrivains Modernes du Début du 20e Siècle

Chae Man-sik (1902–1950) : Auteur de « Monsieur Bang », critique de la société coloniale et de la modernisation.

Yi Kwang-su (1892–1950) : Considéré comme le père du roman coréen moderne avec son œuvre « Le Cœur » (1917), explorant l’identité coréenne sous occupation japonaise.

Écrivains Contemporains

Park Wan-suh (1931–2011) : Auteur de « Là où la route se termine », connue pour ses récits poignants sur la division coréenne et ses effets sur la vie quotidienne.

Ko Un (1933–) : Poète prolifique, candidat fréquent au Prix Nobel de littérature, connu pour son œuvre engagée et son style unique.

Hwang Sok-yong (1943–) : Auteur de « Le Vieux Jardin », un roman majeur sur l’histoire récente de la Corée, mêlant politique et personnel.

Kim Young-ha (1968–) : Écrivain moderne populaire pour ses romans traitant de thèmes tels que l’aliénation et l’identité dans la société contemporaine.

Shin Kyung-sook (1963–) : Auteure de « Prends soin de maman », un best-seller international qui explore les thèmes familiaux et sociaux.

Han Kang (1970–) : Lauréate du Man Booker International Prize pour « La Végétarienne », un roman qui traite de rébellion contre les normes sociales par le prisme du corps et de la désobéissance.

Bae Suah (1965–) : Auteure de récits expérimentaux et de nouvelles, reconnue pour son style distinctif et ses explorations des frontières de la conscience.

Conclusion

La littérature coréenne est un miroir à travers lequel se reflète l’âme d’une nation, témoignant de ses luttes, de ses rêves, et de son incessante quête d’identité. En explorant les œuvres de ses auteurs, on peut entrevoir la richesse de l’esprit coréen, à la fois ancré dans ses traditions et tourné vers l’avenir.