Il se tient là, majestueux et noble, à l’abri du monde et des regards. L’arbre sacré d’Uljin a 400 ans, peut être plus, patriarche bienveillant et témoin discret. Il est l’âme de la Corée dont il partage le tempérament complexe entre énergie primitive et douce tranquillité. Un bruissement d’air dans les branches et il surgit soudain, irréversiblement.
Puissant et limpide, son tronc façonné par des centaines d’années de vent et de neige se dresse magistral et exhale un parfum chargé de spiritualité et de fraicheur. Ses branches s’étirent en une danse étrange qu’un rayon de soleil vient effleurer.
Le photographe coréen Kuk-Hyun Chang, né en 1943 à Chikok, ne cesse depuis une dizaine d’années, d’arpenter les montagnes coréennes de la région d’Uljin à la recherche des pins rouges (Geumgangsong) qu’il photographie pour en révéler au monde la beauté envoutante.
Véritable patrimoine culturel coréen, on recense à Uljin 80 000 pins vieux de 300 ans, et 500 pins de 500 ans. De nature exceptionnelle par sa résistance et sa pureté, le bois d’Uljin était utilisé pour la fabrication des cercueils royaux et plus récemment pour la restauration du palais Gyeongbok (1991-2010).