Les paysages photographiques de Bae Bien-U se déploient sur la feuille blanche comme des taches d’encre noire diluée à l’eau. Formes fractales ou arrondies, les masses sombres qui composent chaque photographie, révèlent le Vide, des espaces infinis ouverts à l’interprétation et qui invitent les spectateurs à la méditation et à l’introspection.
Né en 1950 à Yeosu en Corée du Sud, l’artiste coréen Bae Bien-U photographie la nature coréenne : des grandes étendues de plaines balayées par le vent, des montagnes au contour estompé par la brume, des rivages à la blancheur écumeuse se noyant dans le ciel. Ses paysages sereins célèbrent l’harmonie du monde, l’osmose entre l’homme et la nature, à l’image des pins immenses qu’il ne cesse de poursuivre depuis une trentaine d’années. Symbole majestueux de l’âme du peuple coréen, le pin est considéré dans la philosophie coréenne comme la jonction entre la terre et le ciel.
Aussi bien le sujet de ses photos que les jeux d’ombre et de lumière (atmosphérique) qui les composent, rapprochent la démarche de Bae Bien-U de la tradition picturale coréenne.