Sous forme de monologues, le reportage « No place like homeland » esquisse le portrait de 10 personnes d’origine coréenne, 10 jeunes adultes (expatriés ou adoptés) qui ont vécu la majeure partie de leur enfance à l’étranger et qui à un moment donné de leur vie ont fait le choix de revenir vivre (1 mois, 1 an ou plus) en Corée. Les causes de leur retour diffèrent, mais révèlent un besoin profond, une quête personnelle d’identité, certes universelle, mais évidemment plus prégnant chez les exilés. Pays fondateur, mais inconnu, la terre d’origine prend des allures de pays mythique où se focalisent tous les fantasmes et toutes les interrogations. Savoir d’où l’on vient pour savoir qui l’on est.
No place like homeland est un reportage réalisé par Woomin Hyun et Aaron Choe.
Interview avec Woomin Hyun et Aaron Choe
Cahier de Seoul : Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Woomin Hyun : Nous suivions des cours de coréen ensemble dans un institut de langue à Séoul, mais nous sommes devenus amis plus tard, une fois que j’ai été rentré au Japon. Je connaissais déjà le travail photographique de Aaron. Quand j’ai appris qu’il avait déjà travaillé en tant qu’assistant-réalisateur, je lui ai proposé de collaborer avec moi.
Aaron Choe : Notre premier rendez-vous s’est passé à Hongdae. C’était la nuit et il pleuvait. Je l’ai amené dans un bar pour boire de la bière et nous avons passé un moment agréable à parler de cinéma et de musique. Woo-min et moi sommes très différents, mais complémentaires. Nous sommes tous les deux Kyopo (issus de la diaspora) et avons des goûts similaires.
Comment avez-vous décidé de la forme du documentaire ?
Woomin Hyun : Nous n’avons pas beaucoup parlé du style parce que le temps était limité. Nous avons juste regardé des films et des émissions télévisées ensemble et ensuite chacun a travaillé à sa manière.
J’ai conseillé à Aaron le film 24 city réalisé par Jia Zhangke et les films de Pedro Costa. Aaron de son coté m’a donné une liste de films qu’il adore comme ceux de Wong-kar Wai. Il a aussi regardé beaucoup d’émission d’Anthony Bourdains, notamment « No Réservations » qui, finalement, nous a vraiment influencés. C’est une émission culinaire qui se passe dans différents pays. Nous l’avons regardé ensemble en mangeant un repas cuisiné par Aaron.
Aaron Choe : Réaliser ce documentaire en Corée m’a appris l’importance de manger ensemble. En Occident, on mange quand on a le temps et en général, chacun mange de son côté. Peut-être que certains considèrent les repas comme ‘une perte de temps’. Mais manger ensemble a solidifié notre relation.
Comment avez-vous choisi les personnes à interviewer ?
Woomin Hyun : Je voulais des personnes venant de différents pays avec des cultures différentes. Quelques-uns dans le film sont des amis d’Aaron et les autres sont des personnes rencontrées lors de notre séjour en Corée. Nous avons interviewé d’autres personnes, mais qui n’ont pas été retenus dans le montage final.
Pendant le tournage, comment vous êtes-vous réparti le travail ?
Woomin Hyun : Je me suis occupé de la réalisation et du son. Aaron a travaillé comme directeur de la photographie et producteur. Nous avons d’abord décidé de l’ordre des interviews, des lieux de tournage puis nous avons commencé. Tout a été plutôt spontané.
Quels sont vos futurs projets ?
Woomin Hyun : Nous venons de commencer un nouveau projet de film ensemble. Je ne sais pas encore quel nom nous allons lui donner, mais ce sera sur le même thème donc les racines coréennes dans les différents pays.
© CAHIER DE SEOUL