Alchimiste de la mode, la styliste Kim Yeashin puise ses inspirations aux sources multiples de ses origines et de ses goûts artistiques. Elle emprunte nœuds, accessoires et motifs aux vêtements et design traditionnels coréens qu’elle fusionne à l’univers pop/rock anglais des années 60 et à la période rococo.
Silhouettes singulières, multitude des textures, couleurs primaires flamboyantes et jolies têtes blondes ornées de haut-de-formes coréens. Les influences sont ici affranchies de toute signification sociale puis réinterprétées avec un regard décalé mais juste.
L’anachronisme qui vient d’abord à l’esprit laisse rapidement la place à un sentiment réjouissant, résultat coloré et décomplexé d’un multiethnisme assumé qui se fait rencontrer les cultures sans choc ni conflit.
La réussite de Yeashin réside en partie dans son talent de faire mixer les matières et influences multiples tout en produisant de la légèreté.
Née en Corée du Sud, Kim Yeashin suit d’abord une formation artistique avant de s’installer à Angleterre ou elle obtient un diplome de mode à la London College of Fashion. Elle lance sa marque «YEASHIN » en 2011.
Interview
Yeashin mélange la mode anglaise des années 60 avec les vêtements traditionnels coréens. C’est une sorte de réinterprétation personnelle. Je fais beaucoup attention aux détails, et j’aime jouer avec les couleurs et matériaux.
Quel est votre parcours ?
J’ai commencé à m’intéresser à la mode grace au travail de la styliste Anna Sui. Au lycée, j’est suivi une formation artistique puis j’ai commencé à étudier la mode à l’université à Seoul. Comme j’étais attirée par la culture anglaise, car elle correspondait à mon style, j’ai décidé de poursuivre mes études à Londres. Après avoir obtenu mon dîplome, je suis resté en Angleterre pour créer la marque YEASHIN en 2011.
Comment décidez-vous les thèmes de vos collections ?
Le concept de mes collections reste le même, mais le thème change. Cela dépend du moment et de mes sentiments mais je choisis un thème qui m’attire beaucoup.
Pour la collection 2012, j’ai dessiné le design d’un vêtement avec des motifs en forme de pétale de fleurs. Le dessin a été rapide à faire, mais la fabrication a pris énormément de temps, non seulement pour moi mais pour les gens qui m’ont aidé. Comme il y avait beaucoup de modèle à faire, même ma mère m’a aidé. A ce moment-là, j’ai décidé de ne plus utiliser de motifs dans mes vêtements. Pourtant, je continue encore à en utiliser car ils font partis de mon style et c’est ce genre de détails qui touche les gens.
Yeashin mélange les influences anglaises avec les vêtements traditionnels coréens.
Je m’intéresse aux objets traditionnels coréens depuis longtemps. Au lieu de les utiliser directement, je les réinterprète pour les intégrer à mes vêtements. J’utilise souvent les chaussures et les chapeaux coréens. Chaque fois que je rentre en Corée, je vais au marché pour en acheter plusieurs modèles qui me plaisent afin de les utiliser plus tard.
Qui vous inspire ?
Je suis inspirée par les designers ‘Walter van beirendonck’ et ‘Castelbajac’. J’aime bien la marque « miu miu ».
Depuis peu de temps, je m’interesse au travail de l’artiste David hockney.
Quel regard portez-vous sur Séoul ?
Séoul est une grande ville où différents caractères se combinent dans un même lieu. Il y’a plein d’endroits différents où je peux aller selon mon humeur. Et je trouve très beau la vue noctune depuis les bords de la rivière Han.